Il va sans dire que tous nos conseils paraîtront une évidence à tous ceux qui pratiquent le Jiu-Jitsu depuis longtemps, mais rappelez-vous que la ceinture blanche est la plus difficile de toutes les ceintures. Nous perdons beaucoup de débutants au cours de la première année et parfois dès les premiers mois…

Voici les conseils qui pourront aider ceux qui commencent l’Arte Suave…

Avant de vous inscrire : choisir votre club et votre matériel

Essayez à plusieurs endroits si possible 

Il est évident que si vous vivez à Ploucs-les-Ajoncs, vous pourrez déjà vous estimer heureux qu’il y ait un club de Jiu-Jitsu dans les 30 kilomètres. Vous ne pourrez pas vous permettre de faire la fine bouche sur le fait que le dojo soit vieillot ou que le professeur ne soit que ceinture violette. Sachez que de nombreuses zones rurales françaises sont dans cette situation et sont gérées par des passionnés, souvent bénévoles, qui prennent sur leur temps pour faire évoluer la discipline. Merci pour ça d’ailleurs !

Cependant, les zones à forte densité de population (Paris, Lyon et Marseille par exemple) regorgent de clubs souvent très différents les uns des autres. Comment savoir quel club est fait pour vous ? Essayez ! Certains clubs font payer les cours d’essai, d’autres non… Dans tous les cas, vous devriez facilement faire une séance d’essai sans vous inscrire à l’année.

Ne vous fixez pas sur le prix

Quels sont les critères pour savoir si un club est pour vous ? Le prix ? Non. Vous sentir bien là où vous vous entraînez doit être votre premier critère. Chacun a des besoins différents en matière de pratique (envie de transpirer un peu, de faire de la compétition ou de progresser au sol pour du MMA…) et nous avons tous un budget différent, mais l’argent ne doit pas être votre critère principal.

Se sentir bien est l’essentiel, économiser 50€ par an sur une cotisation est une bonne chose, mais si vous arrêtez au bout d’un mois, payer 250€ l’année sera toujours trop cher. Les cotisations de JJB peuvent passer du simple au double d’un club à l’autre, ne pensez pas qu’en termes d’économie mais aussi en termes de priorités.

N’achetez pas trop de matériel

Nous parlions de priorité, en voici une autre : vous voulez commencer à pratiquer et il vous faut du matériel. Paradoxalement, l’économie souhaitée par l’adhérent sur sa cotisation est rarement envisagée de la même façon lorsqu’il s’agit d’investir dans du matériel. C’est compréhensible, vous voulez un beau Gi pour avoir du style. C’est une erreur de noob d’acheter des kimonos à 200€ dans ses premiers mois de BJJ pour les raisons suivantes :

1- Vous allez dépenser une fortune et régulièrement arrêter la discipline. C’est une triste réalité.

2- Avoir des baskets à 300€ ne font pas courir plus vite. Pour les Gi, c’est pareil ! Vous ne serez pas plus fort avec un serpent sur le dos, promis.

3- Vous allez payer cher pour parfois de la mauvaise qualité. Une marque de Gi est vraiment connue pour être un piège à débutant. Vous payerez 150€ pour un kimono qui ne vous ira plus après deux lavages.

4- Demandez des renseignements sur le matériel sur place. Dans certains clubs, vous serez obligé de pratiquer avec un GI floqué ou un uniforme de l’académie. Inutile dans ce cas d’avoir acheté un super kimono à 200€. Quelqu’un du club doit pouvoir vous aider sur votre taille en fonction des marques et vous éviter de prendre du matériel de mauvaise qualité ou de la mauvaise taille.

5- Privilégiez l’achat de matériel abordable pour votre premier kimono. Si vous continuez, rien ne vous empêchera d’investir plus tard dans une marque appréciée de la sapologie du Gi.

Une fois votre club choisit :

Ne désespérez pas (perdre c’est normal)

Tout le monde a déjà vu des mangas où, dès le premier entrainement, le coach note que le protagoniste est doué dans la discipline. Ça ne vous arrivera pas, désolée ! Au début, nous sommes tous dramatiquement mauvais ! Ce n’est pas grave. Vous allez venir au JJB, vous allez perdre. Vous penserez pouvoir battre les gradés, vous allez perdre. C’est un processus d’apprentissage normal au en Jiu-Jitsu, donc rassurez-vous.

Durant la première année, vous allez taper plus que jamais. Si vous mettez un haricot sec dans un pot à chaque fois que vous tapez en ceinture blanche et que vous en retirez un à chaque soumission après la bleue et au-delà, le pot ne sera jamais vide.

Tapez !

Taper en ceinture blanche, c’est normal. Allons plus loin, taper c’est normal tout court. Votre égo peut vous aider à vous accrocher lorsque votre parcours JJB sera dur, mais dans le combat, vous devez absolument apprendre à l’oublier, car il vous fera vous blesser.

Tout le monde a déjà tapé un peu tard, emporté dans la folie du combat. Ça fait mal, on perd des sessions d’entrainement et pour certains, cela nécessite des mois ou des années d’arrêt. Gagnez du temps. Vous êtes pris ? Abandonnez et recommencez. À la finale de l’ADCC, on saluera votre courage de vous être laissé arracher le genou sans avoir tapé. À l’entraînement, vous serez juste le crétin qui n’a pas tapé.

Internet, c’est dangereux 

Votre maman vous l’avait déjà dit et bien elle avait raison : internet regorge de vidéos bizarres et de gens chelous.

Même si la communauté Jiu-Jitsu est fascinante, pratiquez à l’entraînement : sur le tapis, pas sur les réseaux sociaux. En tant que média, nous n’allons pas vous dire qu’il ne faut pas vous tenir au courant de ce qu’il se passe dans notre discipline, bien au contraire, mais ne laissez pas les divers bjj drama occulter que le Jiu-Jitsu Brésilien se pratique avant tout sur le tatami.

Un autre danger d’internet pour un débutant est le visionnage perpétuel des vidéos de technique. Que vous regardiez des techniques de JJB, c’est tout à fait normal. Tout le monde le fait, même vos professeurs. Cependant, concentrez-vous en priorité sur l’enseignement que vous prodigue votre maître et pas sur ce que vous avez envie d’essayer.

Faites-vous plaisir en regardant de la technique, mais ne cherchez pas à tout prix à la refaire en cours, vous aurez le temps pour ça plus tard dans votre parcours.

Écoutez votre professeur

Si votre coach vous montre des techniques en tant que débutant, ce n’est pas pour vous brider, mais dans un but précis que vous ne cernez pas encore. Les élèves sont la vitrine de leurs professeurs. Ce dernier a pour seul intérêt que vous deveniez bon.

Pour progresser, vous devez avant tout faire confiance à votre enseignant, si ce n’est pas le cas, changez-en !

N’en faites pas trop

Le JJB est presque aussi addictif que le sucre ! Sachez-le et consommez-le au départ avec modération. Aller pratiquer 3 fois par jour tous les jours alors que vous ne saviez pas faire une langouste hier est un projet un peu extrême. Vous ne serez pas le premier à essayer. Le JJB est une discipline où il est parfois difficile de garder sa motivation au-delà de 3 ans à cause de cet excès courant. Pratiquez avec modération, de manière progressive afin de conserver longtemps cette envie et d’éviter les blessures liées au surentraînement.

Faites-vous des copains 

Ce conseil peut paraître étrange, mais les dojos ne sont pas d’impersonnelles salles de sport. Si vous êtes en couple, que vous avez un travail et des enfants, il est parfois difficile de se motiver pour aller faire du sport. En hiver, votre motivation va baisser et peut-être même vous conduire à arrêter. Nous sommes de grands enfants et nous arrivons à nous motiver à aller à l’entraînement pour des raisons liées à nos besoins sociaux. Vous vous souvenez peut-être du temps où vous alliez jouer au foot avec votre copain… Il est important de se faire des amis au Jiu-Jitsu, car ce n’est pas l’entraînement qui vous motivera si vous êtes fatigué, mais l’envie de voir vos amis là-bas.